Des milliers d’inconnus
Des corps avalés par la ville.
Des anonymes en transit. Errants, solitaires, oisifs.
Ils sont autant d’inconnus que l’on croise, que l’on remplace aussitôt disparus au détour d’une rue, et qu’on oublie, le temps d’une cigarette.
Un homme disparaît à l’entrée du métro.
Des milliers d’inconnus ressortent aussitôt.
Où vont-ils, que font-ils, qui sont-ils ?
Peu importe.
Mélancolie urbaine passagère.
Sur l’asphalte, des hommes sans passé se succèdent encore.
Personne ne me voit, étrange témoin solitaire.
Je m’arrête où l’ombre avale les corps.
J’ai tous ces gens entre les mains : des milliers de vies qui se croisent sans jamais se regarder.